Quand je prends la Wiimote et le Nunchuk, je vois la vie en rouge, en jaune, en marron, en vert et en bleu. De Blob repeint avec simplicité et humour le mythe de l’élu capable de renverser une dictature.
Chroma City est au plus mal, ses dix quartiers sont tombés aux mains d’un terrible dictateur : l’agent noir. Celui-ci, aidé par ses sbires et les énormes moyens de son infâme entreprise ENKR, a avili la population, volé les couleurs, et transformé le monde en un immonde et dépressif univers noir et blanc. C’est alors qu’intervient de Blob, une petite boule élastique rebondissante et sauvage, qui choisit d’aider les défenseurs de la couleur pour mettre un terme à la dictature. Si ces derniers sont là pour le guider, le conseiller, et le mettre au défi, c’est à lui seul qu’il revient de faire le boulot. Sautez sur l’occasion, et improvisez-vous peintre de la liberté, vous verrez, non seulement c’est assez jouissif et drôle, mais cela met de bonne humeur.
Le bras armé des défenseurs de la couleur
Quel que soit le quartier de la ville dans lequel vous officiez, le principe reste le même. L’environnement est entièrement en noir et blanc, et il vous faut le repeindre avec votre corps en sautant simplement sur les bâtiments, les objets et éventuellement sur les habitants. De petits réservoirs de peinture se baladent de-ci de-là, et il vous suffit de les écraser pour vous charger de leur couleur.
Il existe trois couleurs primaires à votre disposition, bleu, jaune et rouge, auxquelles vous pouvez ajouter des combinaisons. Ecrasez par exemple un jaune, puis un bleu, et votre Blob sera chargé en vert.
Vous êtes libre de vous déplacer où bon vous semble, et de peindre selon vos envies le décor. Plus le pourcentage de ville repeinte augmente, plus vous débloquez les accès et les bonus, et plus vous pouvez vous diriger vers la sortie du niveau. Mais ce n’est pas tout, car pour progresser, vous serez aussi obligés de réaliser certaines des missions que vous confieront les membres des défenseurs de la couleur. Une course à travers le quartier, des immeubles à relooker, des méchants à écraser ou des monuments à ramener à la vie, chacun sa spécialité. Pas de quoi s’ennuyer donc. La sensation de liberté est bien présente, chacun appréciera de découvrir le niveau à son rythme, comme il l’entend, et ce malgré une limite de temps qui oblige à ne pas trop traîner en route.
De l’action plate-forme drôle et originale
Chaque niveau est introduit par une cinématique toujours drôle et décalée, qui possède chaque fois deux niveaux de lecture : le bon gag qui fera rire les enfants, et l’allusion ou le clin d’œil à différentes œuvres qui ont évoqué la dictature. Difficile par exemple de ne pas penser au film de Charlie Chaplin, Le Dictateur. Suivant les missions que vous réalisez, le jeu passe par des phases d’action ou de plate-forme, voire un mélange des deux. Globalement, si vous refaites toujours plus ou moins les mêmes choses, la difficulté croissante des niveaux, avec des espaces plus grands, un nombre de pièges et de méchants augmentant, permet de systématiquement renouveler l’intérêt et chasse pratiquement toute sensation d’ennui.
Les commandes ne sont pas d’une précision diabolique, mais la construction des environnements est faite de telle façon que ce n’est pas un problème. En quelques minutes, chacun comprendra rapidement ce qu’il faut faire, et comment le faire. Une belle réussite.
Le petit truc en plus
De Blob est un jeu attirant sur bien des points : la facilité de sa prise en main, une identité graphique forte et attachante, un humour qui fait mouche, ainsi qu’une musique particulièrement bonne aux rythmiques funky entraînantes. Mais plus que tout ça réunit, c’est le plaisir de recolorer un environnement de plus en plus vaste qui remporte la palme. C’est bête comme chou, et pourtant, ça marche du tonnerre de feu. On se prend au jeu, on a envie de tout repeindre, à tel point que cela en devient obsessionnel. En plus, c’est pour la bonne cause, vous n’avez donc aucune raison de vous priver de cet excellent divertissement.